mardi 20 août 2013

Ma ville natale, Boucherville #1: Une belle définition d'espace urbain

J'ai passé la quasi totalité de ma vie à Boucherville, une banlieue de Montréal sur la Rive-Sud. C'est une banlieue typique à plusieurs égards, mais qui est hautement prisée, plus que la majorité des autres banlieues sur la Rive-Sud. Elle s'est d'ailleurs retrouvée sur quelques palmarès des meilleures villes où élever des enfants au Canada.
http://www.moneysense.ca/2013/03/20/top-10-small-cities-in-canada/boucherville_450/

Boucherville est une ville que je connais bien, et elle a des réussites et des échecs flagrants au niveau de l'urbanisme. Mais comme je viens de la place, commençons par une de ses forces: ses rues invitantes et plaisantes pour la marche.

Un des gros problèmes des banlieues nord-américaines typiques est la faible définition d'espace public qu'elles offrent. En marchant dans leurs rues, nous n'avons pas l'impression d'être dans une ville, mais dans un champ dans lequel ont poussé des maisons. Le milieu n'est pas invitant du tout pour les marcheurs. (image de la Californie)


 Les rues de Boucherville sont, au contraire, beaucoup plus plaisantes. Voici un exemple typique:


Le secret? Premièrement, une rue plus étroite, comparez les voitures stationnées en bordure de la route de la première et de la seconde image. Dans la première, quatre voitures peuvent se situer à la même hauteur et avoir suffisamment de place pour que celles en mouvement n'aient même pas à ralentir. Dans la seconde, seulement trois voitures peuvent se trouver à la même hauteur. Si deux voitures sont stationnées sur le bord de la rue à la même hauteur, une seule voiture pourra se faufiler entre les deux. En plus, les routes larges incitent les automobilistes à l'excès de vitesse, ce qui effraie avec raison les piétons. Les rues de Boucherville sont à basse vitesse à cause de leur conception et de leur relative étroitesse.

Deuxièmement, il y a les arbres, BEAUCOUP d'arbres, la majorité située près de la bordure de la route. Ces arbres créent pratiquement un corridor vert.

Les deux éléments fonctionnent car ils créent un espace visuellement plus restreint et renfermé. Le piéton se sent donc enveloppé dans un espace urbain mieux défini. Le fait que l'on voit moins loin à cause des arbres permet au paysage de changer plus rapidement pour les piétons, ce qui rend la marche plus intéressante et donne une impression de mouvement. Dans le premier exemple, vous marchez une minute et rien ne semble avoir changé, dans le second, à cause des obstacles à la vue, vous ne pouvez plus voir les maisons que vous voyiez il y a une minute, et les maisons et arbres que vous voyez maintenant, vous ne pouviez pas bien les voir avant.

Cet effet est encore plus fort si les bâtiments sont rapprochés et plus collés, voici un exemple du Plateau-Mont-Royal.

Bref, pour avoir une ville où la marche est plaisante, il faut tenter de créer un espace visuellement plus restreint et offrir un paysage plaisant et varié. Toutefois, pouvoir avoir du plaisir à marcher est une chose... mais il faut avoir quelque part où on peut aller à pied. C'est là que Boucherville échoue. D'où je vivais, il fallait 30 minutes de marche pour atteindre le dépanneur ou le restaurant le plus près. Aller-retour, ça fait 1 heure, ce qui décourage la majorité du monde. Beaucoup de personnes marchent par loisir à Boucherville, peu marchent pour se rendre où que ce soit, en tout cas, pas dans le coin où j'habitais.

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